comment taire ...
« les maçons rejettent la pierre, et elle deviendra la pierre d'achoppement » ... voire la clef de voûte

(proverbe souvent cité par le tromboniste Rico Rodriguez)

 

Georges Arnaud : toujours sur le bas-côté, avec les parias (et les experts !)
dans l'obstination et l'impertinence
 


médiocratie avancée

La caractéristique d'une médiocratie c'est de privilégier la loi du milieu (...sans aucune allusion ici à "la Loi du Milieu" des maffieux). Il y a donc deux marges, une de chaque côté. Et quand bien même on admettrait que les marges* et leurs marginaux, demeurent minoritaires, le rapport de force n'est pas si évident : un grain de sable suffit pour enrayé un engrenage, même bien huilé.
N'est pas marginal, ce qui est majoritaire, croit-on, mais il n'y a qu'à La Bourse que ça se vérifie ce genre d'idées reçues. Et les boursicoteurs constituent-ils une caste, comme qui dirait "majoritaire", pour que l'on prenne pour argent comptant leurs appréciations sociales ? En fait, l'exceptionnel se niche dans l'absence de différences, la marginalité dans la non-diversité, curieusement déifiée. Même si tout, dans notre mode de vie quotidien, dépend de ressors d'amortissements, en faisceaux croisés, le même verbe "amortir" peut aussi vouloir dire dégrader, ramollir, ou mieux : ruiner ; en un mot : exténuer. Les ressources, comme les enthousiasmes.

«Qu'on se le dise !» comme disaient les gardes-champêtres pour conclure leurs allocutions (qui commençaient par le rituel "Avis, à la population !"), l'oeil brillant et le tambour battant la cuisse. (Le dernier que j'ai connu, donnait alors les programes de l'unique cinéma du village, et une poignée d'enfants l'écoutaient systématiquement, plus intimidés en ces années 60, par ses grosses moustaches que par la crainte d'être conscrits pour le Front...).

La sclérophilie, le nivellement impitoyable par la manipulation psychique volontaire (puisque la médiocratie ne peut se maintenir autrement que par la menace d'un monde meilleur, soudain clean, où l'on ne pourait plus cacher ses petites trahisons dans le sous-sol des convenances, et où pour s'améliorer, il faudrait accomplir des efforts individuellement consentis) cette édulcoration consentie domine par la dilution, en fondant dans la masse. {Comme les cloches, pendant la guerre, furent décrochées pour faire des obus qui finissent leur vie en silence, [alors les clochers (pourtant faits pour ça) se sont tus], dans le sable blanc des plages de Normandie}. En attendant, le premier de la classe régne sans régner, convenable comme convenu, les bons éléves sont postés en intérim, anti-cyclones "par défaut", ils dégradent l'ennui (les ennuis ?) en soufflant dans le vent. Dans l'univers hyper-space du français moyen, comme chez toutes les ménagères de moins de cinquante ans d'Europe ou d'ailleurs, le pire c'était toujours hier. Et l'on va dans le mur ("sans doute" pour reprendre l'expression médiocratiquement convenue), en psalmodiant cette litanie porteuse du progrès rétroactif.

Un régime de la terreur n'a finalement qu'un seul but : éliminer les meilleurs. («Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont» comme le remarque timidement la sagesse populaire). Les meilleurs ce sont ceux qui sont aptes à lui résister, parce qu'ils existent, et qu'ils le savent (qu'ils existent, pas qu'ils sont les meilleurs : ils n'ont pas accés aux fiches). Comme dans un de ces jeux télévisés retors, mais en plus diffus, en plus étiré dans le temps, et en plus sournois, le faible (mais pas trop) marque des points et tente de désarçonner le plus performant. C'est la technique du marteau-piqueur plutôt que le coup d'éclat du poinçon, le laminage ("casse-bonbons") plutôt que la fulgurance (toujours un peu casse-gueule). L'héroïsme n'est pas de mise, pourtant à chaque coin de rue il y a un héros qui s'ignore, potentiellement efficient celui-là, (mais attention «un héros peut en cacher un autre», et, en "haut-lieu", on préfére, et de loin, le héros d'élevage, en aquarium, derrière le petit écran plus prévisible).

Et les pires on les garde pour faire épouvantails* (en se dotant par la même occasion d'un faire-valoir à bon marché, afin de faire reluire les idéaux en peau de chagrin que tout regroupement se doit d'afficher). Georges Arnaud, malgré lui, fut de ceux-là ; un croquemitaine. Et ce, malgré les efforts du systeme pour en faire un des meilleurs parias de province (même en Algérie, qui était encore considérée comme une province française par beaucoup). Sa cause reccurente, de poser le problème des prisons, ces mouroirs de la mauvaise conscience collective, est d'autant plus belle que c'est une cause perdue (d'avance dans une société basée sur le paraître).
Mais il a prouvé que malgré toute ces maneuvres coercitives, on peut «prendre son fade».

Ce qui fait l'unanimimité : une bonne cause est une cause dissoute (exemples ambivalants : les restos du coeur furent conçus pour se saborder dès que possible ; le moteur à eau : on n'en parle plus depuis que les constructeurs automobiles, donc l'industrie pétrolifaire, ont racheté les brevets ; etc.)

Un complice ?

Il y encore des gens aujourd'hui pour faire remarquer qu'on a oublié une hypothèse : celle où Henri Girard ne serait qu'un complice dans son triple meurtre domestique. Complice de la milice (qui déjà recrutait à tort et à travers). Cas de figure bâtard, ménageant la chèvre et le choux. Ultime tentative un rien médiocre, post-délation douteuse, pour masquer une indigence cérébrale, allusive plutôt que renseignée... Je ne voudrais pas être méchant, mais c'est tiède. Lorsqu'on cherche non plus rationnellement, mais émotivement (pour ne pas dire sentimentalement) on a plus de chances de "brûler", là, à portée de la clef de l'énigme.
La paresse des enquêteurs fut tout aussi significative que le peu d'inquiétude, dans la population, d'assister à une pathétique erreur judiciaire. Les délateurs rongeaient leur béret (ou leur jupon) qu'on leur ait ainsi coupé l'herbe sous le pied.
Illustration commune de ce perpétuel combat entre l'arrogant (malgré lui le plus souvent) intellectualisme cloisonné d'une capitale (ici délocalisée : Paris est à Vichy) et le provincialisme fier de sa rusticité bougonne !

Ce coupable désigné (auto-désigné presque ?) n'aurait-il pas mieux fait de partir aux Amériques avant de se faire prendre, plutôt que de mettre les voiles deux ans plus tard, après son procès ? Il était trop cool ce Georges Arnaud !


Car l'ennemi juré de ce "fils de famille" (un esthète convaincu, donc "un bon-à-rien"), si l'on y regarde bien, c'est bien la médiocratie à tout crin !
Celle-là qui assassine (ou fait assassiner) ce père qu'il adorait, pour se protéger dans l'entregent de résistants de la prochaine heure... La Médiocratie des pétainistes-gaulistes (à moins que ça ne soit le contraire) qui se sont dissimulés ensuite grâce à une exposition maximale (rusée : plus on parle du présent, moins on pense au passé) ou à l'ombre des projecteurs du pouvoir ...

"- On y va ..." a dit le cogne en tapant sur l'épaule de l'acquitté de la dernière minute, debout sur le perron derrière le banc des accusés ...
"- Vous je vous emm... je suis un homme libre !"
"- T'as bien raison mon pote" le tutoie-t-il sans percuter. Le temps que ses neurones capitulent sans autre forme de protocole, la foule s'était levée.
 

 

 

Défendre ces déviances (la torture donc), ou pratiquer le révisionnisme méditerranéen, ça n'est pas faire preuve d'antipatriotisme, bien au contraire... Face à un anticonformisme latent, immanquablement rebelle, la minorité vicieuse et viciée est toujours mise à mal (Georges Arnaud ne fut condamné qu'avec du sursis, symboliquement, car en fait son discours intéressait tant les militaires que les juges). La France n'a jamais été une vraie médiocratie avancée, de par son esprit gaulois et frondeur ; tous les Français savent utiliser le système D (plutot que D'), en haut comme en bas, pour ne pas se laisser aliéner. Ainsi, à l'inverse, le déviant positif est aussi contagieux, pourvu qu'il se manifeste à temps...
On peut voir en Georges Arnaud une constance : la dignité, bien debout, face à cette médiocratie galopante, qui tire vers le bas, tout ce qui tend vers l'avant.
Il est vrai que dans l'après guerre immédiat le combat semblait moins harassant qu'aujourd'hui où le médiocre («ce qui plaît à tout le monde, c'est ce qui ne dit rien à personne»
[in Novoïd/Crypt Ed]) se disperse comme un virus informatique. Surtout, la partie paraissait jouable.
La technocratie triomphante s'appuyait déjà, balbutiante, empirique (cf. l'Empire du III Reich) avant la "Libération", sur le savoir-faire artisanal (et industriel) d'une époque sans idéal ... Maintenant (puisqu'il n'y a presque plus d'artisanat digne de ce nom, de compagnons artisans, et que les usines ferment dans les jachères industrielles) technocratie et médiocratie caracolent joyeusement la main dans la main, en s'étayant mutuellement, vers un néant serein, vers un chaos qui chante*... Se pourrait-il même que l'élève dépasse le maître, et que le médiocrate dirige le technocrate dans un jour proche ?

Mais il fallait quand même avoir foi en la démocratie pour prendre ainsi les médias à bras-le-corps, pour prendre sans cesse les instances à témoin. La démocratie, cette carcasse politique établie depuis la grandeur des Grecs, fascinait, avant la version allégée (Marianne en pom-pom girl) que l'on connaît au début du XXIème siècle. Le gouvernement des banques, des multinationales et des fonds de pensions ne faisait pas encore de l'auto-allumage pernicieux, (les suffrages allant rapidement davantage vers les clubs de foot et les tourneurs du show-biz). Et la tournure dictatoriale ne se dressait pas vraiment en épouvantail, planté face à l'imagination.(1)

Winston Churchill, qui n'était pas un médiocrate, disait, en gros (qu'il était), que la démocratie n'était pas le meilleur des systèmes mais que l'on n'avait rien trouvé de mieux... Evidemment, encore fallait-il chercher ; encore. La pensée de Churchill vaut-elle pour les siècles des siècles ? Qui dit mieux ? Aujourd'hui qui arrive à se faire entendre en la matière ?

(1) DEMOCRATURE : polémique stérile, avec ce vieux débat bien manichéen : « la seule alternative possible est-ce : la démocratie ou la dictature ? » Ou, plus terre-à-terre : « la loi du plus fort est-elle toujours la meilleure ? »... (Au XXIIIème siècle encore on en pissera de rire, devant tant de naïveté ! )
Et si on profitait de la puissante infrastructure d'un Loto National pour désigner ("au hasard") les membres des gouvernements (nationaux ou davantage locaux) parmi les citoyens plus compétents à gérer le(s) pays, dans une VIème ou une VIIème République résolument pragmatique ?
retour

 


«un grand seigneur [généreux...] avec une tête d'assassin» (dixit "l'ami" Roger Hanin)
 
"Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu'un atome."
[ Albert Einstein - Nobel de Physique 1921 ]

manichéisme vain

 

 (Emiliano Zapata

1879-1919)

S'il est une constante dans ses mailles à partir avec l'opinion publique, elle se résume en un mot : trahison. Parricide (ignominie de la trahison du sang) ; propagandiste (mensonge ignorant l'esprit de corps des français colonisateurs) ; jusqu'au non respect de la convention absolue que l'on appelle "monnaie" (instrument du troc amélioré, dont la valeur symbolique doit être irréfutable pour fonctionner). La trahison évoque le moment où l'on croit quelqu'un dans une catégorie (la sienne), et que brutalement il s'avère qu'elle n'y est pas. Toute autre camps devient ennemi, et le déviant un traître. C'est le manichéisme(2) qui veut ça (et qui n'admet jamais l'inverse : c'est-à-dire que «tout est dans tout et réciproquement»), il est ancré dans notre mode de pensée usuelle.

(2) cf. Les Cathares, de la fin du XXIème au début du XXIIème, promurent une religion, (qualifiée d'hérétique), inspirée de celle qui fut fondée par le Perse Mani (ou Manès) en 216, ou en 274, à moins que ça ne soit en 277 après J.C. (0 - 33?)

(retour)

On a fortement reproché sa placidité au jeune "fils-à-papa«, au matin de la découverte du crime familial ; mais ne lui a-t-on pas tenu rigueur tout autant pour sa gesticulation aberrante, dehors, et ses cris plaintifs, qui donnèrent l'alerte aux voisins quelques heures plus tôt ? (A ce propos il s'excusera d'avoir eu un comportement qui aurait pu sembler celui d'une «brute» {dans sa bouche : le comportement d'un être dépossédé de sa raison, rien de vindicatif là-dedans}). Alors les gens "bien-pensant", quoiqu'ils fissent, c'était pour lui donner tort.

Sans doute parce que les extrêmes se rejoignent : le chaud et le froid brûlent pareillement ; autre exemple de conjonction : le machiavélisme des élites ne va pas sans l'abrutissement des masses ...

Le manichéisme conventionnel montre toutes ses limites quand on s'en sert pour qualifier les activités de Georges Arnaud. Les jugements à l'emporte-pièce semblent vite inadaptés ; le portrait en noir et blanc (genre photocopie de photocopie vite faite) réclame toutes ses nuances de gris pour ne pas devenir mensonger. «C'est pas tout noir, c'est pas tout blanc» comme dit la sagesse populaire. Non, on ne peut contourner la nuance quand il s'agit de décrire le conducteur d'une telle vie, en montagnes russes...
Déjà, il n'est ni blond, ni brun, mais plutôt rouquin...
C'est un "fils de bonne famille" mais qui tutoie les évadés de Cayenne ...
Ensuite s'il n'est pas prouvé qu'il fut assassin (loin de là), ce n'est pas pour autant un saint...
Ses ennemis dans l'ombre ne sont ni les Allemands, ni les pétainistes, ni les résistants communistes ou les gaullistes ... Sans doute des politiques aux croyances métissées ...
Et, sur le tard, on le désignera comme partisan du FLN, quand il est pour une armée française digne ; marxiste quand il est pilier de bistrots fréquentés par les "cocos" (comme Aragon)...

Autre contre-exemple de manichéisme appliqué, ou simple exemple d'objectivité finalement : l'affaire Portal. «Les méchants gendarmes ont abattu un brave garçon qui défendait, barricadé avec sa mère et sa sœur, une propriété familiale, dont d'horribles hommes d'affaires et de loi voulaient les déposséder» est le cliché attendu en ces années 70 gauchisantes.
Après trois mois (!) de visites régulières sur les lieux (merci Antenne 2 qui a soutenu la démarche, aujourd'hui une affaire comme ça serait probablement couverte en une demi-journée par n'importe quelle chaîne TV) : Arnaud et Cahane (le réalisateur) dépeignent l'inculpé comme une victime de sa mère (et de ses amis), un cul-de-sac de la société que le défunt père avait provoqué par son obstination, un constat nauséeux, en n'omettant pas de montrer le rôle plus qu'honnête des gendarmes (dont l'un a même reçu une balle dans le dos et n'a pas porté plainte).
Une autre fois il abandonnera le tournage d'un sujet, à la demande consensuelle des gens de la ville, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu dans une affaire «qui s'arrange toute seule». Pertes (de la chaîne) et profits (des accusés).

Le "mauvais larron"*, s'il l'est vraiment, mauvais, c'est donc qu'il n'est pas suffisamment larron, c'est donc un chic type ... En tout cas pas un voleur.

(En fait, le "bon larron", selon l'Eglise catholique, c'est celui qui fut crucifié à côté et en même temps que Jesus le Nazaréen et qu'un autre larron (le mauvais en l'occurrence), mais qui, lui, se convertit avant de mourir... à une Eglise qui n'existait pas encore... Et pour cause !)

(retour)

 

"L'ennemi de la vérité, c'est l'intime conviction" (un penseur sage mais provocateur)

Le Bien et le Mal sont parfois entremêlés. Le manichéisme caduque, soudainement. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille confondre sa gauche et sa droite ; dans l'animal, son cul et son museau ; au quotidien, le vrai et le faux ... Bien et mal, c'est du sérieux. C'est une question d'honnêteté avec soi-même, de véracité des sentiments, c'est d'accord. Mais quand c'est "bonnet blanc et blanc bonnet" ? Quand on n'y voit que du feu, tout de même ?

Si le raisonnement binaire ne marche plus, il vaut sûrement mieux adopter le ternaire, plutôt que la psychorigidité d'une pensée unique ; (car en philosophie c'est comme en informatique : la qualité de restitution ("Hi-Fi") augmente avec le nombre de bitmaps utilisés [cf. le nombre de 0 et de 1 disponibles par paquet] ; la justesse croit donc avec la multiplicité des points de vue exprimés en concordance ; la pertinence dépend du nombre des avis synthétisés avec fiabilité).
Si on ne s'essuie, après la douche, que le devant et le derrière, on est encore mouillé : il faut le faire sur les côtés pour être parfaitement sec. Le manichéisme basique se doit d'être suppléé par des frictions latérales... jusque sous les bras.
Quelqu'en soit l'invitation, et son insistance, nous devons pouvoir arriver à plus que deux ; plusieurs commence à trois (au plus, afin de ne pas faire figure d'une bande de squatters...) pour une convivialité digne de ce nom !
Toute focalisation champ/contre-champ est arbitraire. Tout premier plan reléguant l'immense décor à un faire-valoir flou, ou à un vulgaire plan de coupe anodin, n'est qu'enchérissement artificiel. Le contre-jour aveugle.
Codex à sens unique, non exhaustif : que du verso ou rien que du recto équivaudrait à des pages arrachées. Comment croire à une vérité unijambiste dans un marathon ? Mieux : une couverture de livre s'expose en quatre volets, sinon c'est un prospectus, un emballage de façade. Le recto/verso appelle une suite, plus souvent qu'à son tour...

Les sages orientaux le savent depuis quelques siècles avant celui de Jésus Christ, eux qui parlent du Yin*(3), du Yang*(3), et de la roue qui les entraîne : le Tao. Le binaire c'est un arrêt sur image, le ternaire c'est la danse ...

Une ronde hostile à toute oligarchie.(Le vœu pieux d'un pseudo-pouvoir coercitif des tenants du "bien", le fabuleux pseudo-pouvoir pernicieux des familiers du "mal", sont main dans la main pour une mazurka qui n'a rien de pop !) Pas de gendarmes sans voleurs, et réciproquement (bien encontreusement).
L'idéal d'un pouvoir populaire ne peut faire abstraction des faiblesses humaines en confiant les manettes à une minorité agissante, redoutable bienfaiterie autoproclamée, à jamais incorruptible (ou, affichée dans une moindre mesure : maffia invulnérable, "cartel du vice" inoxydable, "milieu de la Bourse" conquérant etc. ...)

(3)*(son opposé, donc son complément)

Il ne faudrait jamais oublier qu'entre l'Ombre, et la Lumière, il y a la visière de la casquette ...
(Et que, ça n'est pas parce qu'on a l'air de ce que l'on est, qu'on est qualité négligeable...)
 
Moralité :
On devrait toujours chercher à comprendre ceux que l'on sait déjà... (ou que l'on croit deviner).

médiocratie
 
manichéisme
 
 
 


* n o t e s * : ternaire

«J'ai peint sur un des grands murs blancs de ma chambre une devise qui appartient aux aventuriers de tous les temps : "On n'est jamais stupide en vain."» Raconte avec détermination un personnage (op. cit. p.112) qui bosse comme un dingue, puis part, parfois, faire une ballade à cheval pour se changer les idées, au hasard, dans les champs. («Il ne s'y passe jamais rien, et du reste ce qui pourrait s'y passer ne nous regarde pas.»)
 
Comme nous l'avions montré parmi nos précédents travaux ("Apologie de la Crétinerie"- Crypt Ed) l'important dans la vie n'est pas tant d'être intelligent que d'être sage. Il existe une différence entre le fait de savoir calculer mentalement des multiplications avec de plus en plus de chiffres après la virgule, (avec une vélocité constatable, et même mesurable ! - Quand vous voulez !), et celui de pouvoir faire une simple addition avec les bons nombres au moment voulu ... C'est ce qu'il résulte de nos recherches (empiriques). Quel mésentente diabolique que d'avoir associer la sagesse avec un comportement qui se réduirait à "se tenir à carreaux" (dans d'autres cultures l'intelligence, dans l'absolu, est associée au "Malin" d'ailleurs, c'est à dire à une sorte de djin néfaste, l'anti-Droopy par excellence).
Malentendu dû, du* moins par chez nous, au fait que tout l'enseignement n'encourage la sagesse que pour atteindre l'intelligence rationnelle, la compétitivité maximale. C'est un quiproquo. Car l'intelligence découle de la sagesse et non pas le contraire, la compétence donne un bon coefficient de compétitivité et non l'inverse. La sagesse n'est pas innée, elle s'apprend ; il convient de l'admettre, philosophiquement. "A son paroxysme, l'intelligence peu rendre con" ("Outware" sub. cit.). Paradoxalement, le sage peut se montrer fantaisiste, lunatique, voire même extravagant. (Mais jamais dissipé, au pouvoir envahissant. Hélas peut être : si la sagesse était aussi contagieuse que la connerie, ça se saurait. Les poules auraient des dents, et surtout les dauphins auraient moins de soucis à se faire pour leur cadre de vie...). Dans chaque philosophe, il y a un poète qui dort ; qui fait de l'insomnie, plutôt (le matin) ... D'ailleurs dans chaque humain qui dort, il y a de l'intelligence qui se fait la malle, et personne ne s'en plaint. *("...répondit l'écho")
 
Il suffit de constater avec quelle facilité la musique anglo-saxonne a envahi, durablement, le monde francophone, ou japonais, en charmant l'âme sans stresser l'esprit (ce que nous envieraient presque les anglophones), pour se rendre compte à quel point c'est l'authenticité qui prime, la sincérité qui est requise ardemment, plutôt qu'un quelconque savoir-faire intelligent. (C'est pour ça que, même si le projecteur du star-system s'est déplacé du musicien vers le disc-jockey (D.J. ou M.C.), on n'assiste pas encore à l'adulation du D.A. (le responsable du marketing, alias Directeur Artistique). "Devant la foule en délire" : l'idole post-new-age couverte de strass marquété, brandissant sa calculette fluo sous les spots-lights tourbillonnants !).
 
« La culture, c'est comme le parachute : quand on n'en a pas, on s'étale » - Desproges (de mémoire... ou alors "on s'écrase" ? ).
&
« La culture, moins en en a, plus on l'étale » - Sacha Guitry (si ma mémoire est bonne, l'auteur de la fameuse sentence).

retour


* n o t e s *

* La "marge" à l'échelle mondiale, c'est 4/5 de la planète. Et dans notre enclave sur-développée (par opposition à la portion courageusement "en voie de développement"... depuis quelques siècles) les marginaux doivent représenter 49,9 % de la population (en ajoutant aux chômeurs, les travailleurs précaires, les enfants et le 4ème âge). Chaque fois qu'un petit éleveur, ou qu'un maraîcher baisse les bras, la statistique frétille (d'inquiétude). Le jour où le 0,1% manquant passera de l'autre côté de la virgule, il n'y aura que les laborieux salariés (avec les artisans et les prolétaires rescapés) pour se croire marginaux (les jet-setters le savent déjà). Et il fera chaud. Surtout pour les petits actionnaires...
 
médiocratie
 
manichéisme
 
* épouvantail : Si l'actionnaire apprend qu'il est un voyou ("la Bourse ou la vie ?"), le salarié qu'il est un punk avide de lucre, le "décideur" : un bandit de grand chemin, ça crée un malaise, alors on élève un cheptel de boucs émissaires, on fabrique quelques pantins repoussoirs. C'est comme ça qu'il est de bon ton de dire que c'est parce qu'on travaille (et qu'on est donc exploité, 9 fois sur 10) que l'on peut payer les chômeurs.
Quasiment de la main à la main ("du producteur au consommateur" ?). Quand tout va dans des comptes en Suisse ou ailleurs, ô combien rémunérateurs. Cela sans penser qu'une journée de salaire d'un footballeur (ou plutôt : un faible pourcentage du capital attribué au club qui l'a vendu, pour être exact), ou rien qu'un quart d'heure de spéculation boursière suffirait pour faire, d'un coup, de la plupart des chômeurs de chez nous, des nababs)...
 
- épouvantail bis (digression sur le chômage) :
Le chômage, endémique pause qui dure, n'existe que là où l'on fait de sa journée de présence au monde un "travail". Là où la civilisation va de pair avec une rupture du contact responsable avec la nature. Là où l'on est assis, longtemps assis sur ses fessiers, même durant la journée dehors, au lieu de se tenir debout, allongé ou accroupi comme la majorité de l'humanité le fait... Là où le goût atavique de liberté ne sent plus la sueur mais la canette à l'aspartame. Un court-circuit technoservile a fait de la femme une esclave aux ongles rouges, et de son mari un chômeur s'il ne "travaille" pas dans la Grande Affaire. (Si elle a déjà succombé au "travail", la femme pourra un jour aussi subir cette vexation ultime dans la collectivité, cette ignominie préfabriquée qu'est le chômage).
 
médiocratie
 
manichéisme


* n o t e s *

* délation : En France, nous sommes les champions du monde, durant cette période. La délation comme après la crise de 1914 (un corbeau par ci, par là) fait place à un système intensif à deux strates : encouragé par les allemands ET par Vichy (deux adresses possibles, au minimum, pour les lettres assassines). Chaque citoyen anonyme, peut avoir un geste "civique" avec un effet immédiatement visible. Mieux qu'un bulletin de vote !
Et puis des affiches nombreuses, la presse, et la radio officielle (celle qu'on pouvait écouter sans être dénoncé par le voisin, et être embarqué pour un camps) ne cesse d'encourager les
"victimes de la juiverie" à se plaindre, à se défendre... Les lettres sont là rarement anonymes. Une prime de 50 francs de l'époque est offerte pour chaque juif dénoncé, et plus pour un résistant ou un communiste. (Un principe de rémunération encore pratiqué par le fisc).
Après la libération on recevait encore des lettres antisémites... L'habitude était prise de pratiquer un libéralisme sauvage très pratique pour éliminer la concurrence (ou les mauvais payeurs) ; dans tous les milieux (du médecin opportuniste, au concierge qui voulait s'installer à l'étage...)
Mais un nouveau et énorme flux de délation eu besoin d'être dégrossi par une
"épuration" encadrée (l'épuration sauvage ne durant que pendant les mois où la libération fut effective du nord de la France au sud).
A qui mieux mieux, les citoyens montrèrent du doigt les collabos divers ou les amoureuses germanophiles... ou les personnes dont la tête ne leur revenait pas.
A noter que pour beaucoup (au caractère plus honnête et non pas par intérêt personnel), pendant cette période infâme,
"l'ennemi intérieur" était le capitalisme et ses bénéficiaires : les juifs. Hitler était un élu socialiste ne l'oublions pas. La misère, et la manipulation médiatique, aveuglaient la population sur la contradiction d'une situation où l'on envoyait dans les mêmes camps de la mort des communistes clandestins et des enrichis notoires ; (sans parler des gitans comme d'habitude). Les armées et la police ne sont pas sensées être au service du capital, mais de la morale.
Les anti-mondialistes actuels font les frais de ce grand pas en arrière fait depuis : le capitalisme a bonne presse et la xénophobie n'est plus là pour fédérer les apprentis révolutionnaires ! Aujourd'hui la propagande sait mieux y faire : les golden boys écoutent de la techno et les chômeurs achètent des SICAV. Les traders affirment dans leur pub TV : « nous afons les moyens de fous faire gagner»...
 

médiocratie
 
manichéisme

* n o t e s *

ERUDIT JAZZ / Le "cool" est très tendance à ce moment-là : Il faut savoir que le "Birth of the Cool" de Miles Davis a été joué en concerts en 1948 (et enregistré en studio l'année d'après). La cool-attitude était connue depuis peu, dans les caves de St Germain des Près (le coin les plus branché de la planète d'alors) ou parmi les beatnicks. (A noter qu'il s'agit d'une synthèse comportementale, affichée dans l'immédiat après-guerre, de la sagesse "itutu" d'Afrique de l'ouest, proche du flegme des aristocrates européens, comme du stoïcisme grec ; mais, pour être tout à fait exhaustif, qui n'est pas étranger aux tibétains, dans certaines de leurs techniques pour atteindre "l'illumination"...). C'est cette noblesse des sentiments tout en détachement, en humour a contrario, en self-control farouchement individualiste, qui fit en partie la force du Blues, bien comprise des pop stars ensuite... jusqu'à certains artistes de la scène électronique actuelle. Etre cool a toujours été un signe de ralliement (les admirateurs de ces artistes inventant à chaque fois, avec eux, le style à adopter ; ce style qui ne saurait être snob puisque 1/ il s'appuie sur la sincérité éprouvée, la franchise des mots (la langue de bois n'est jamais cool) 2/"snob" est l'abréviation de "sans noblesse") Oui, être cool a toujours été un signe porteur de charisme, incitant au rapprochement. C'est désamorcer les problèmes avec calme.
Aussi, un goût pour l'absurde en face de l'autorité crasse, le soulignement du "non-sens" implicite, devant la violence. Du sang froid ; loin des idéologies. Il y a deux usages des cuivres : la sonnerie de la charge de la cavalerie chez John Ford, ou les chorus dans "Ascenseur pour l'Échafaud" réalisé par Louis Malle... Les marches militaires ou "Jolie Fleur de Java", déjà. Il en existe un troisième (pour être complètement exhaustif): certaines partitions de musique "classique" emploient des cuivres, mais noyés dans la masse, mercenaires capables de tout (et de rien). Pas cool.

Exemple assez représentatif du style de nonchalence en question : un extrait du "Voyage du mauvais larron" (p.95), bien cool :

« Les dimanches, on boit à la cantine du village. En quelques heures, on arrive à une certaine animation. Les concours de tir s'organisent tout seuls. Le but, en général, c'est le chapeau des concurrents. Mais leur tête est dedans. Un mort, c'est un mauvais point pour le tireur malchanceux. Pour l'autre aussi, en fait. Le lundi, les enterrements, et au travail.»

retour


 

* n o t e s *

 
* guerre : Tout d'abord, on envoie les gendarmes et non pas des soldats, et l'on opère dans des villas oubliées au fond d'un bled, plutôt que de fréquenter des champs de batailles.
(On a dit que l'ennemi avait sa part décisionnaire dans cette convenance de guérilla des maquis, mais ce sont tout de même les colonisateurs qui amenèrent l'électricité et par la même occasion la
"gégène".)
Depuis la guerre mondiale la distinction entre civils et militaires dans un conflit armé n'a plus beaucoup de raison d'être (et il en faut pourtant, de la raison d'être, en pareil cas...) Tandis que Napoléon ou le Roi Arthur étaient capables, en ne fréquentant que des professionnels, de faire en un quart d'heure (sic) une victoire historique. Là, on fait de la misère morale le lot quotidien (la misère matérielle venant très vite, avec ses promesses de
"marché de reconstruction" enchanteresses).
médiocratie
 
manichéisme

* n o t e s *

 
*Alger : (On lui reprochera aussi de rester à l'arrivée de Boumediene, après avoir été proche de Ben Bella. Mais G.A. parlait tout autant de Gagarine dans ses articles ("le pourquoi des cosmonautes" dans Révolution Africaine) que de politique ("Mandela" id.); jamais de politique politicienne, toujours ce regard du juriste et de l'assoiffé de justice.
De plus, il s'était bien rendu compte que le meilleur moyen encore de se dissimuler aux yeux de l'autoritarisme, c'était de traîner dans le coin, pas loin du trône... Des fois que la meute quitte le chenil...
 

médiocratie
 
manichéisme

 
 
 
 

* n o t e s *

* Déviances : On sait, en psychologie, que les sujets traumatisés sont souvent des pervers traumatiseurs par la suite, et les Français, plus que d'autres, ont mal vécu le relationship allemand ; mais les affaires d'Etat se dispensaient déjà de psychologues, elles ne réclamaient que des économistes... et des médias muselés.
Ce qui constitue une erreur d'estimation, en plus d'être une faute stratégique, car les dégâts engendrés par de telles escalades de violences sont irrattrapables, et supérieurs aux profits immédiats (mais c'est sans doute le propre des mandats démocratiques que de privilégier le court terme, dans des actions à la petite semaine...) La moralité de ces comportements ne s'achète que dans les effacements successifs de ces "dettes nationales" par les pays nantis (chaque dette que les agios rendent si astronomique qu'elle en parait surréaliste).
Dans l'absolu, ce ne sont donc pas les artistes qui devraient se rallier aux politiques (qu'on appelait "politiciens" à l'époque de Georges Arnaud, vocable devenu par trop péjoratif au point qu'ils ont choisi de se rebaptiser pour, et par, les médias...) mais, au regard de l'Histoire, ce sont les gens de pouvoir qui peuvent se rallier aux créateurs et aux savants. Seulement tous ces commandeurs n'ont pas la présence d'esprit d'un François 1er, par exemple, qui fit venir Léonard (de Vinci), mal compris en Italie, dans son royaume reconnaissant.

 

Torture donc : depuis les aveux écrits par le général Aussarès en 2001, le doute est plutôt de mauvais goût. Mais les vraies responsabilités (qui donne l'ordre ? à Paris ou ailleurs) restent floues ... Dans les deux camps. (Le manichéisme est là encore très réducteur : C'est comme dans le problème antérieur de l'esclavage, on oublie bien souvent de dire que ce sont des petits chefs Noirs qui fournissaient "l'ébène" aux navires européens.)

médiocratie
 
manichéisme


 
* n o t e s *
 
*(On n'ose envisager une telle vision cauchemardesque... Au secours, vite, un dictateur ! Tout pour le culte de la personnalité ! Tout sauf le pouvoir d'actionnaires surpassant les concierges (artisans méritoires mais déchus) par leur pouvoir tentaculaire, dans l'analyse politique et la projection sociale !)
retour

 

* n o t e s *
 
 
 
 
 
*Yin (son opposé, donc son complément Yang)
*Yang (son opposé, donc son complément Yin)
Tao : «Le binaire c'est un arrêt sur image, le ternaire c'est la danse ...»
Et le "seulaire", le singulier alors ? C'est une complainte... C'est le 0 qui s'exprimerait ... L'univoque qui se taierait, et écouterait quelqu'écho à son appel. Car toute cette farandole de 1 et de 0 en représentation, c'est un manège sorti du néant, d'une récréation indivisible, et qui s'anime. L'existence et l'absence se hasardent à cache-cache, le cohérent et son contraire jouant au chat et à la souris. Quand le charabia numérique se mue en " la métamorphose des cloportes"...
 
 
 
médiocratie
 
manichéisme
 
 
 


 

WEBMASTER de La Remise