Embrassant la carrière de journaliste, Georges Arnaud passera beaucoup de temps à lutter efficacement contre les erreurs judiciaires. Il écrira parallèlement deux pièces de théâtre à succès ("Les Aveux les plus doux" et "Maréchal P..."), fortement connotées d'anti-totalitarisme.
Il semble que le désespoir le guetterait, au coin du bois, dès qu'il ne livre plus bataille. Urbanité exacerbée.
Le baroudeur a pas mal fréquenté les tribunaux ou les geôles (tout est relatif) mais sa vie est balisée par deux superproductions mediatico-juridiques : deux procès majeurs.
L'un où les instances s'acharnent à lui faire porter le chapeau à propos d'un événement sanguinaire qui le privera de l'être qui lui était le plus cher au monde (sa mère était décédée de maladie, quand lui avait neuf ans). Dix neuf mois d'enquête bâclée et de censure omniprésente. Témoignages* non concordants. Acquittement au final.
Mais on ne retrouvera jamais le(s) coupable(s) (pour n'avoir pas cherché, après tout elle était, et est, peut être encore dangereuse cette affaire ...) ni le magot (les documents de Georges Girard ; la fortune en valeurs, de la tante Amélie, retirées de la banque, par elle, trois jours plus tôt ; ses bijoux sont restés, eux, sur la cheminée... l'expertise fut facile : ça n'était pas du toc). Est-ce uniquement par fainéantise que l'on a fait du "fils indigne" le bouc émissaire ?
L'autre procès où, arrêté par la DST, on lui reproche de ne pas avoir dénoncé les protagonistes d'une conférence de presse pro-Algérie lors de son travail journalistique (un scoop partagé avec d'autres envoyés spéciaux étrangers : Francis Jeanson, à visage découvert, dans un grand hôtel parisien). Joseph Kessel, J.P. Sartre, Jacques Prévert, François Maspero, André Frossard, et beaucoup d'autres viendront le soutenir le jour J, après avoir signé une pétition.
Il s'arrangera (en demandant et l'acquittement, et le mea-culpa de l'armée) pour rester enfermé le temps que le scandale fasse le plus de vagues possibles. Pour que le problème du secret professionnel des journalistes soit posé juridiquement(en Angleterre par exemple, les collègues qui accompagnaient l'accusé français, n'ont pas eu d'ennuis). Et que, comme François Mauriac (pourtant d'un autre bord) ou d'autres intellectuels*, on s'interroge activement sur certaines pratiques de l'armée française en Afrique du Nord. Verdict : Sursis (deux ans tout de même), salué par la presse, et finalement annulé par la Cour de Cassation.
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Les conditions voulues de sa liberté...
Sa
matière
première c'est le factice expansé. Son moteur
c'est
le mensonge ignifugé, la fiction comme coupe-feu. Sa cible
: l'arbitraire sous-jacent.
La veulerie intime cryogénisée, il peut
s'acharner
sur la lâcheté ambiante de masses maintenues en
sommeil
hibernétique, par une provocation atomisée
à
jets continus ; par un brutal travail amphétaminé
aussi. Son courage trop tôt surconcentré (il
s'ignorait
sans doute tant de ressources internes) finira par l'aveugler
: sa vie est un cri permanent, il trouve toujours sur quoi crier
haro. En attendant l'hallali, quand l'ignominie sera aux abois...
Une liberté sans condition : "ma liberté s'arrête là où s'arrête celle des autres ! (et commence quand commence celle de l'autre)..." CQFD. (op. cit.)
Mais son caractère révolutionnaire dispose d'une
composante qui nous dépasse encore aujourd'hui... Son
principal
acte de terrorisme, agitation perpétrée
systématiquement,
depuis très tôt dans sa vie, est
illustré
dans l'affichage d'un mépris quasi hystérique de
l'argent ; un sentiment de rejet, inégalé
à
notre connaissance, du pognon.
Il dilapide, très vite, d'une façon qui
relève
de la "virtuosité", selon le propre aveu de l'une
de ses femmes successives. "Claquant l'héritage
de dix générations d'avares du quartier
Saint-Sulpice
et faubourgs limitrophes, dont il était le seul
héritier".
Il en sera de même avec le fruit des scénarios
vendus
aux productions cinématographiques : très
rapidement
les profits ne seront plus que souvenirs (parfois des avances
indulgentes sur des films qui ne verront jamais le jour,
volatilisées
: plus qu'un souvenir : un fantasme...)
Pourtant on ne lui connaît pas de vice coûteux (ni
casino, ni drogue etc.) Il n'achetait et n'utilisait qu'une voiture
à la fois (Flandria, Lancia etc.), et il
ne collectionnait
rien de particulier (une douzaine d'armes tout au plus).
Ce désintéressement n'exclut pas une
générosité
indéfectible et enjouée, mais qui ne nous regarde
pas, car relevant du champ de la vie privée*, et toujours
concernant des amitiés
non rendues publiques (ex: un "élevage de putes"
à l'Ile Saint Louis parait-il, "en-tout-bien-tout-honneur"
comme on dit ; peut être un "élevage" de
fils (ou de filles) de putes), des relations
discrètes
et sincères inutilisées dans sa
publicité
(pourtant savamment orchestrée la plupart du temps). Des
liens avec des personnalités anonymes tout juste parfois
évoquées dans ses livres les plus
autobiographiques.
Manifestement, pour lui, la misère morale est bien plus redoutable, tapie la langue pendante, que le ruinage matériel.(Replaçons-nous dans le contexte de l'après guerre pour en mesurer pleinement la menace). | ||
Ce qui est fascinant c'est cette
faculté qu'il a eue (et qu'il a su faire partager
à ses proches) d'avoir vécu chichement tout en
brassant beaucoup. Le fric "quand il en a, il le dépense ; quand il n'en a pas, il s'en passe" (dixit son ex-femme). C'est d'ailleurs une preuve de plus de son innocence dans le meurtre fondateur de sa vocation : n'importe qui aurait attendu des jours plus propices, en cette période d'instabilité politique et de dévaluation, pour effectuer la "liquidation" de la succession ; tout en vivant bien à l'abri du besoin. |
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Au lieu de ça, sa vie durant, la famille oscillera de "pas-beaucoup à à-peine-trop" (dixit Rolande, sa dernière épouse). |
Certains ont même
dit qu'il avait dilapidé son talent en épousant
des causes ponctuelles, avec son travail de journaliste. Même
s'il est vrai que, globalement, la création pure est souvent
poussée aux oubliettes, par les journalistes jouant des
coudes pour mieux défendre leur
pré-carré
médiatique, ce serait omettre le caractère
artistique
lié à une bonne capacité
d'improvisation.
(N.B. des publicitaires, ou des couturiers, n'en font pas
moins
subir à l'art... Dans le brouhaha d'une communication
centralisée
il est devenu difficile de se faire entendre). Mais en
l'occurrence,
on frôlerait la calomnie, on toucherait au
débinage...
Les "conseilleurs ne sont pas les payeurs", et il avait
les moyens de se passer d'eux (ce qui n'était pas pour
leur plaire bien entendu).
Rappelons que le statut de Georges Arnaud, en Algérie,
fut finalement de catalyser une école de journalisme, tout
en étant rédacteur (il avait demandé :
"c'est
simple, je veux le salaire d'un journaliste algérien, mais
le mieux payé"). Pendant que, dans leur HLM, sa
femme rédigeait des synthèses de politique
extérieure
pour le gouvernement. (C'est-à-dire que quasiment ils
donnaient
le ton à la communication officielle).
On
encense toujours la partition, jamais le diapason...
On retient les dates des batailles, en oubliant les
décennies
de paix. "Les trains qui arrivent à l'heure
n'intéressent
personne" a dit un imprudent (c'est peu se soucier des
passagers) ; pour Georges Arnaud l'important était que
le train parte, et que, mieux, il arrive.
La liberté n'a pas de prix ; à peine un salaire
...
Son mérite fut de ne pas utiliser sa plume pour se dissimuler (beaucoup de gratte-papiers ont fait de l'irresponsabilité un métier, de l'impuissance une profession de foi...), mais au contraire d'écrire afin de s'exposer continuellement, sans l'alibi d'une pseudo objectivité (passe partout, mediocraphile la carte de presse). Il croyait à la fonction redemptrice de cette profession : Zorro. (Si on lui a fait endosser ce costume, c'est parce qu'il l'a bien voulu ...)
Un détail aussi a eu son importance, à une phase critique. Une raison de plus, pour lui, de vomir l'argent : Alors qu'il avait porté plainte pour qu'on retrouve le(s) assassin(s) de son père, il a appris que le juge avait nommé un expert-comptable pour contrôler son usage de l'héritage. Ce qui a valu au magistrat une lettre sublime du plaignant/accusé-persistant, lui retirant l'enquête engagée "à ses frais" et contre lui (car la justice, comme souvent, savait se faire aider financièrement avec des "consignations" répétées. A croire qu'on tentait de le ruiner matériellement avant qu'il ne touche réellement le pactole, puisqu'il résistait moralement ... Éventuellement lui faire perdre la raison ?)
Il s'agirait donc de faire un pied de nez aux technocrates planqués... Au début tout au moins.
Mais il faut dire qu'il a des aptitudes pour ça. A son fils Dominique il dira : "tu comprends, entre la voiture de sport et la pension alimentaire, je n'ai pas hésité une seconde". (Nous ne sommes plus aux débuts mais au paroxysme de ce culte de l'automobile-à-pétrole, qui marquera le siècle... Jusqu'au suivant, dans toute sa géopolitique.)
La peur du salaire
Si l'on se fie (et l'on peut) aux investigations de Philippe Jaenada (cf. "La Serpe"), il est notable que dans sa correspondance destinée aux proches, la tante du canaillou (qui aurait monté une combine, prétextant un enlèvement par les allemands pour lui soutirer une grosse somme d'argent) ne lui en a pas tenu rigueur. Bien au contraire elle manifestera de la tendresse, presque de la connivence, à diverses reprises pour ce neveu atypique dont elle appréciait la compagnie...
Alors
de deux chose l'une :
- Soit le lascar disposait d'un charme imparable, d'une
capacité phénoménale de
séduction, sachant être enjôleur,
manipulateur avec son proche entourage. Une potentialité
mielleuse qui ne correspond pas du tout avec le
caractère franc-du-collier, voire colérique, que
l'on connait de lui...
- Soit elle a cru, pour de bonnes raisons, au récit du petit
français malmené, car elle avait en
tête des activités que le pays sous Occupation ne
pemettait pas de détailler en détails par
écrit, (ni même oralement la plupart du temps, -
comme lors d'un procès par exemple, tandis que
discrètement un envoyé de Vichy ne manquait
aucune des séances)...
De là à penser que la très importante
fortune (immobilière, boursière, etc.) aurait pu
se trouver comme utilisée de ci de là pour
soutenir une Résistance,
forcément occulte, et que l'on sait conforme aux
idées de la famille sur plusieurs
générations, il n'y a qu'un pas... (En marchant
sur des oeufs, car le caractère indépendant de cet Henri
Girard ne
pouvait pas plus se conformer à la veule
pusillanimité
de la Collaboration, qu'à la verticalité
hiérarchique d'une Résistance
militarisée, et/ou encartée... Là encore il
pouvait exister une troisième voie. L'Anarchie n'est-ce pas
"l'ordre moins le pouvoir"...)
Mais comme indiqué dans la Bible (de mémoire)
: "Si tu te vantes de ce que donne ta main droite, c'est comme si ta
main gauche le reprenait." (Ôtant de ce fait sa
'monétarisation' potentielle dans le Karma... Et handicapant
un tant soit peu l'efficience d'accès au Paradis/Nirvana...)
Gérer une richesse
obtenue - pas de bol - après de longs mois de prison et un deuil
durable (sans parler de la réputation écornant
l'honneur), afin d'aider clandestinement à combattre des forces
fascistes envahissantes (sans certitude de la victoire) : on peut
comprendre la redondance désenchantée du personnage...
(On pourrait vraiment dire là "faire bon cœur contre mauvaise fortune"...)
.../...
Malgré sa méconnaissance de l'argent novoïde (qui fond quand on le laisse immobilisé, le taux diminuant jusqu'à la date de péremption tant qu'il n'est pas investi dans des forces de production concrète) sa notion de la fortune a toujours été, somme toute, assez virtuelle ...
conclusion :
Quand il
entreprend il va
jusqu'au bout. Sinon il évite la moindre esquisse. Il ne
connaît pas la velléité, ou le
désengagement.
Il ignore la médiocrité tapageuse d'un robinet
qui
fuit, jusqu'au médiocratisme certifié du
préposé
qui l'aurait "réparé" quinze jours plus
tôt ... Sa marque de fabrique, n'est pas au "letraset".
Resituons
les faits :
C'est une époque d'avant le "postit"
...
Pendant laquelle la boîte aux lettres contenait des lettres
manuscrites (autorisées, vite
authentifiées),
et non pas majoritairement des "recommandés"
ou des "communiqués" publicitaires ... Un temps
où la durée de vie d'un "frigidaire"
était proche du demi-siècle ; et où
l'on
se rasait, soit avec l'aide de "la fée
électricité",
soit avec un rasoir de compétition au manche verni. C'est
l'ère d'avant le jetable et le light. Un âge d'or
où le plastique avait mauvaise presse (au masculin),
car on songeait encore à la noblesse des
matériaux.
Un temps béni où les bouteilles
"étoilées",
en verre, étaient encore "consignées",
puis remboursées. Et le stylo à quatre couleurs
...
En fait, il faut reconnaître que le compromis involontaire pouvait l'angoisser ; et les pensions alimentaires le terroriser. Encore un paradoxe que celui de cet homme, qui affronte les contrebandiers, ou, passé dans leur camp (: foin du manichéisme une fois encore !), les milices armées ; et qui tremble devant la simple idée d'un nourrisson qu'il va falloir élever ... (La deuxième attitude étant plus fréquente que les escarmouches précédentes, et, chez les hommes, plus courante qu'on ne le croit, dans leur vécu usuel).
On pressentait
aussi que l'automobile (mécanique
"libératrice", en apparence) allait
générer
une nouvelle civilisation (qui allait s'avérer
individualiste
et petro-dépendante). Ah, sa voiture, où l'on se
sent libre, libre de partir dans le quart d'heure, sans
réservation,
sans menace d'assignation (puisqu'il n'y a toujours pas de
boîte-aux-lettres aux portières des voitures),
libres de chanter, même faux, libre d'être
grossier,
et incognito ! L'accessoire paradisiaque de ceux qui ont la bougeotte,
des rebelles à bon compte, et des lâches aussi (ce
qui recense pas mal de monde...)
On voyait venir, gros comme une maison (une barre
résidentielle
même), l'avènement d'une culture industrielle.
Ersatz
d'invention (culture = "loisirs", "entertainment"
chez les ricains, où bien des sites web n'ont exclusivement
que cette option pour caser les Arts), simili-recherche
perpendiculaire
au raffinement, masquant une barbarie
déguisée, qui assujettira longtemps les
créatifs
au prétendu eugénisme d'une sélection
franchement
mercantilisée, parallèle aux courbes de
pénétration
ciblée. Balisée, la création.
En ces temps là on ne misait pas sur ses connaissances particulières (piston exigé, sectarisme et népotisme à tous les étages), pour lutter contre l'analphabétisme, pour pallier à l'ignorance galopante, on pratiquait encore l'épandage de la Connaissance (avec une majuscule méritée). Jadis, si on a construit l'Olympia ce fut pour accueillir des artistes qui avaient de l'envergure, et non pas la démarche inverse : susciter des prestataires de "variétés" pour remplir une salle à amortir ...
Pourtant, le goût de l'improvisation, ce feeling tout-terrain, porte toujours en soi toute la subversion du monde (du monde établi),(c'est un état d'esprit quasi-outlaw donc). Il dispose en même temps, en germe (toujours plein de potentiel), de l'antidote, de la panacée à toutes les perversions infligées à la vie en commun ... Quand on n'arrive plus à se perdre dans une ville, c'est que le moment est venu de la quitter (au moins quelques temps). C'est bien connu, l'improvisation, c'est le seul remède contre l'inertie (l'inertie pour commencer, comme l'inertie pour stopper). Un self-control standard sans besoin d'autres lois que celles de l'harmonie, nous bonifie dans la vie vécue.
Les Arts et les Sciences ne se tournaient pas encore le dos. Et dans cette symbiose des deux, qualifiée de "progrès", le cinéma, en noir & blanc, faisait rêver... (Mécanique onirique).
C'est une étape dans la création artistique où l'on ne cherche pas à imiter la réalité (la 3D n'est encore qu'une vue de l'esprit) mais à la recomposer (Dada ou le cubisme passent par là). "Chanter pour que les choses existent, plutôt que chanter à propos des choses qui existent" comme le revendiquera Björk. La surréalité l'emporte dans l'art.
Il nous parle d'un
temps sans cette carte
bleue, à la mémoire qui ne flanche jamais, sans
vidéo de surveillance dans les rues, et où un
cybernéticien
n'était pas requis pour réparer les
essuie-glaces...
Mais l'avénement de l'informatique a fini par
réconcilier
électronique et création, science et
communication,
politique et citoyenneté, alors n'en parlons plus ...
Il y aura prescription bientôt.
Un sale air de zappeur ...
La Peur du Salarié : Métaphore intense d'une situation que tout le monde connait, instinctivement, dans la pratique : le chômage brandi comme instrument de domestication, rendant la servitude propice.
Mais aussi pire prémonition (la mort qui rôde): Parabole allusive aux dechêts nucléaires qui sont comme une bombe à retardement pour plusieurs générations de technocratés jusqu'à l'os... Crainte diffuse, sachant qu'il faut renouveller le matériel d'exploitation (ou de non-exploitation) tous les trente ans environ pendant quelques millénaires ...
Allégorie : Il n'aura de cesse de maintenir la nitroglycérine (la mort) dans son dos, après avoir pris en pleine gueule (le deuil) le constat d'une force maléfique, explosive, dans le château familial . Explosion de la méchanceté d'un massacre imprévisible, de la bêtise vénale sournoise et arrogante (mental de roturier, camisole de bassesse qu'on veut lui faire endosser), enfin de la souffrance aussi inutile qu'aiguë.
Alors, devant
lui : la menace de la guillotine aux Assises (un an et demi d'attente
d'un simple jugement)réquisitionne toute sa force de
caractère.
Ensuite, la mort, il s'arrangera presque toujours pour l'avoir
(... la...voir) derrière lui. Même si c'est au
détriment
d'une vie familiale gratifiante (processus d'orphelinage virtuel,
long, imposé à une partie de sa
progéniture,
en toute franchise).
Tous les enfants d'activistes célèbres,
d'agitateurs
notoires, ou de concepteurs renommés le savent : le
père
est le grand absent de leur enfance. Il brille par son absence
?
C'est un fait qu'on ne peut tenter d'améliorer la
santé
de la société des hommes, en ne quittant le salon
familial que pour la cuisine ou la véranda ... (Va pour
la remise à outils, et encore ...)
Et puis cette rage conquérante puise sûrement une
part de combustible dans une lointaine douleur personnelle, elle
s'étanche sûrement d'une balafre encore non
cicatrisée...
Une énergie attisée par un malaise
quasi-provoqué,
il y a longtemps, avec toujours en filigrane, le sacrifice constant
d'une satisfaction (jamais repue d'avance), d'une somnolence,
impossible dans un présent risqué.
Plus le cœur travaille, plus il est gros. Plus il est gros,
plus il embrasse de cause. Il faut avoir un peu le cœur gros
pour savoir consoler...
(Mais c'est l'infarctus qui gagne le plus souvent au final à
ce jeu là... Georges Arnaud le sut).
* N B : "Terrain Vague" & "La Marche des Révoltés" sont des titres de chansons écrites pour Suzanne Girard par Georges Arnaud, et enregistrées par elle.
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"Parisianisme"
pépère
Le
problème avec Paris
c'est qu'on y tourne sur soi-même. C'est le centre qui voit
le moins de paysage, dans ce manège. Tout le temps
"à
la corde". Tandis qu'à la périphérie
extrême le vent vous grise de senteurs inconnues. Et
ça
va vite, à toute force centrifuge. Plus vite, plus
coloré,
plus goûteux au fur et à mesure que le point
devient
le trait.
En
plus chaque capitale a son satellite, qui lui même se trouve
ête la capitale d'un satellite plus petit, jusqu'à
la côte. Jusqu'à la frontière avec un
exotique
nocturne, qui se sauve plus loin dès qu'on croit l'attraper,
comme un chat qui jouerait à redevenir sauvage (:
et
il y croit, le matou !) ; jusqu'aux abîmes aux
marées
changeantes, infatigable improvisation entre l'eau la plus fluide
et la roche complètement granitique... Alors que dans le
vaisseau-mère, l'air est climatisé, et les
hublots
sont embuées. On cherche toujours après la lime
à ongle. Et le tire-bouchon ? Surtout : il est toujours
midi à midi. Il faut en convenir.
Tout ce qu'on connaît des étranges provinces
lointaines
tient dans un bulletin météo
téléscriptée
(une rumeur), et dans un "titre" d'actualité
(actualisation par hoquets : sorti de chez nous, que des coups
de grisou) émanant de la pensée unique (et
pour cause : AFP). Un ragot de plus. C'est le portail
standard,
façade BCBG
des sites afférents (échevelés
souvent). Internet n'a pas de capitale, et c'est mieux comme
ça.
Chaque "train qui arrive à l'heure" est une corne d'abondance d'aventures particulières, un filon quasi inépuisable de situations romanesques. Tandis qu'en cas d'accident, ils sont nombreux à nous le raconter, mais, on connaît d'avance la fin dans toute tragédie digne de ce nom.