transcendance :  

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La dichotomie manichéenne n'est pas une maladie, mais elle se soigne très bien quand même ...
Réalise-t-on que la quasi totalité de l'humanité voue un culte dans une secte, qualifiée en son temps comme "hérétique" !
Le manichéisme est mal, le Grand Zèle est bien (plus pertinent, moins expéditif...)
le top : pile et face !

"La conscience sans réflexion n'apparaît qu'à la réflexion" [Alain]

Ainsi le dualisme de la pensée n'existe que pour et par la pensée. Trop précis. Le trinômisme est un pis-aller plus complet, c'est-à-dire plus vague...
 
 

pour tous...
(" la triade ")
 

 

Il s'agit de reconnaître ses lacunes perceptives, ses cloaques imaginatifs, et de les délimiter dans un triangle, qui aimerait bien flirter avec la vérité du réel...
La vision dualiste, redoutablement manichéenne, est pareille à un tirage noir & blanc, qui a son charme ; mais dans la vie, c'est en couleurs : il y a tricherie. Sur un autre plan, se situe le réel. Loin de ces clichés auxquels il fait si souvent penser. L'impression en trois passes (trichromie), c'est un minimum ...
La dualité va trop vite basculer vers le conflictuel. Toujours. La trinité, d'égal à égaux, se porte mieux (c'est plus seyant, séant).
"Nous sommes faits des autres" (comme le disait une réalisatrice de cinéma, qui connaît bien les acteurs...) Voilà la réponse à "l'enfer c'est les autres" du personnage de Sartre. L'Unité Syncrétique dépend de l'Indivisible, de l'irréductibilité du trio de départ. Elle va de soi. Vers l'absolu intégral.
(Pour faire de l'ombre il est impératif de disposer d'un tiers objet, un parasol ou une casquette sont les bienvenus. Idem pour tamiser. La lumière ne sait pas (et ne veut pas) faire le noir toute seule. C'est évident, c'est lumineux, mais on l'oublie souvent, on l'occulte. De même que pour faire la lumière il est nécessaire de disposer d'un coin ombragé, voire obscur : sinon c'est possible, mais inutile et invérifiable).
 
Il faut savoir ce que c'est que de marcher sur quatre pattes pour oublier le manichéisme et ce qui s'en suivit (la fatuité tranchée, le parti-pris partisan, les conflits ouverts). Le psychisme est alors deux fois binaire : quadrilaté. Pour le singe comme pour le lémurien, ou le kangourou (surtout), un progrès a été accompli : ils peuvent raisonner par trinôme grâce à la projection, intégrée mentalement, de l'équilibre sur trois appuies : la patte droite, la gauche, et la queue. Cet appendice, chez nous atrophié dans le coccyx, est également très utile chez la plupart des volatiles, c'est un organe vital, très prégnant dans leur manière d'envisager le monde (de haut). Des animaux comme les poissons ne sont qu'une queue prolongée d'une tête.
Depuis que notre sacrum nous est presque superflu (son nom lui vient de l'offrande post-mortem qu'il constituait dans certains cultes archaïques), le manichéisme est donc le résultat d'un déséquilibre endémique dans le comportement humain. Déséquilibre, comme la marche (ou la course) qui ne s'appuie que sur l'autorité de la voûte plantaire, et sur la détermination de ses doigts de pieds (de là, en conséquence de cette dichotomie intellectuelle, à prétendre que l'on raisonne comme un pied, il n'y a qu'un pas… de deux). La marche qui est une savante récupération du phénomène de chute en avant (sauf pour certains lémuriens, ou les crabes : chez qui le balancement est latéral), perte d'appui pour progresser, en bonne mécanique pragmatique ; un défaillissement rendu fonctionnel pour cheminer, la tête en l'air.
Pour les poissons, les raies, les poulpes, ou les hippocampes, on n'ose imaginer leur schéma interne de réflexion(reflexion comme celle d'un miroir, du réel perceptible)
Surtout s'il s'agit des dauphins ou des chauves-souris qui s'appuient en plus sur les résultats d'un scanner, sur leur sonar branché en continu ... La poésie de leur monde intérieur doit donner le vertige ...
 
Ce qui tenterait à prouver, par analogie, que pour avancer, l'esprit aussi doit perdre ses soutènements passagers, ses piliers indubitables, peut être sclérosés. Oublier ses repères est sûrement le meilleur moyen de s'élargir la conscience. Soubassements encombrants que l'on sait malmener dans l'underground… Les idées nouvelles viennent toujours de la marge, du brassage souterrain dans les ghettos où l'on voit croupir les artistes polyvalents et les chercheurs trans-disciplinaires.
Le manichéen, (c'est-à-dire la pensée binaire), est forcément tout en façade, il lui manque la troisième dimension, il lui manque une case… Le vide lui profite. Avec le maintien de cette case désertée, il impose un décor de carton-pâte, comme ceux qui ont fait les beaux jours d'Hollywood. Le manichéisme est joliment kitch.
Pour qu'un tabouret puisse tenir debout, il lui faut trois pieds (au minimum pour définir la surface de sustentation). Voici d'autres illustrations de ce précepte trinômique :
 

1 x 1...x 1 = 1

 

  En résumé (syncrétisé) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

&

le lien

PETIT JEU : TROUVER LA TRANSCENDANCE D'UN DUALISME

Ni l'un, ni l'autre ; et pourtant là et un peu là !
ex :
· Ajouter / Retrancher / Modeler *
· L'horizontal (x), le vertical (y), la profondeur (z)
· La 2D, la 3D, l'animation (temps= 4ème dimension)

1, 2, 3 : tout est là ! Mathématiquement (selon toute probabilité) : Le Juste / Le Faux / Le Possible

Le vrai (logique ou naturel, certifié ou à l'état sauvage), et le faux (mensonge ou rumeur, fac-similé etc.) & le non-dit ("l'immanence", outsider hors compétition entre la véracité et la falsification.

Autant dire "la croyance" publique, ou plus vraisembablement intime, [prouvée elle deviendrait vérité] ; comme "la foi", [infirmée elle deviendrait un mensonge]. {Elles changeraient alors de catégorie, sortant du non-dit, en se perdant dans les deux cas en tant que telles}.
La plupart des "non-croyants" ostentatoires, en attendant une preuve de vérité, sont croyants dans le Faux, si on y regarde bien. L'objet de la croyance des autres est, pour eux, faussement fondé. Le non-dit leur échappe (sauf s'ils étaient muets et qu'ils ne sauraient pas écrire) dès qu'ils s'affichent "non-croyants".
Donc il y a trois catégories : croyants / non-croyants / catalogués ...

· L'authentique, et le falsifié, et l'inexprimé. Ou, encore, pour prendre l'antinomisme le plus prisé, celui qui est sensé dominer les comportements :

Le Bien, et le Mal, et l' Efficient
(warning : et non pas "l'efficace", gardons le bénéfice du potentiel au repos ; ni possiblement, entre deux chaises, le "neutre" velléitaire)

Le Passif, l'Actif, l'Opérant
(c'est-à-dire la soumission efficace ; l'inutile compétent ; le virtuel concret ; la suggestion avérée ; le fantasme jouissif etc.).

Le Sujet, le Verbe et le complément, ou l'Oxymore (ou "l'Adjectif ultime", ad hoc, faute de mieux pour exprimer "le bruyant silence", the "Sound of Silence" et tout ça).

Le Masculin, le Féminin & le Fœtal, l'Embryonnaire, (et/ou l'accomplissement coïtal, la fusion amoureuse).

Mâle, Femelle, Androgyne (la séparation des personnes est obligatoirement asexuée cf. eunuque)

L'Ombre, la Lumière, et la Paupière du Monde

1+1= plus que deux  

Autres applications formelles de l'UNITE SYNCRETIQUE :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

· Le phénomène naturel observé / la loi de physique expérimentale correspondante / l'observateur scientifique (qui, quoiqu'il en dise, interagit sur le processus mesurable [au point de le modifier irrémédiablement parfois : un électron capté par l'oscilloscope est un électron mort, inapte à poursuivre sa route ] comme le montre la mécanique quantique, on ne peut donc en faire abstraction)

· Le citoyen lambda, l'élu (pour un mandat), le citoyen-élu-médian : le journaliste ou le sondeur (l'audimat est un suffrage ; même quand il paie peu d'impôts, il reste un citoyen sous les lois ; mais il habite un média.) Implication imbriquée, pour une raison analogue à celle du savant : le témoignage connexe influe sur l'objet du constat, sur le sujet concerné qui est le sujet traité (de tous les noms parfois...) Le "patient" est parfois le téléspectateur, malgré lui, à son corps défendant... et le speaker un opérateur ("smooth operator").

· La sympathie, l'antipathie, l'empathie (On peut en avoir sans pour autant éprouver de la sympathie, ni de l'aversion... C'est le cas dans le monde professionnel, commercial ou médical en particulier. La pub comprend bien sa "cible" mais n'aime pas pour autant son prochain, "ciblé" sans compassion, sans droit de réponse autre que l'achât ou le boycott...)

· L'indifférence / l'aliénation / l'implication complice (et/ou la compromission mesurée)
Pour illustrer ce trio pernicieux de la philosophie hindoux : Ignorance / Passion / Orgueil, qui nous enchaîne au monde matériel plein d'aspérités dangereuses. Sans quoi, pour reprendre la philosophie plus paranoïaque du monde occidental judéo-chrétien, qui conçoit que nos tourments peuvent venir directement d'une source hostile délibérée :

· L'Hostilité / L'Aide / la Complicité
· La nuisance / Le soutien / Le laisser-faire
· Le démantèlement / La réparation / La maintenance
· La destruction / La construction / La Restauration (ou réhabilitation, ettayage)
 
· Le mauvais (culpabilité assumée) / la victime (l'innocence) / le mauvais (irresponsabilité) Mises à part l'existence d'un éventuel malfaisant congénital, et celle de l'agneau qui vient de naître, on peut avoir affaire à l'acteur néfaste involontaire, ou l'innocent malgré lui). L'innocence peut exister seule, à l'état sauvage, tandis que le mauvais n'est jamais seul (il est double) ; et il a besoin de l'autre pour pouvoir lui nuire.
 
· L'amélioration (l'élan, le progrès) / La dégradation (le repli, l'érosion) / la motivation (la volonté, la détermination)
 
· La résistance, la collaboration (coopérante), la fuite toute affaire cessante
· La soumission, la révolte ou/et la synergie (par définition : 1+1= plus que deux ; quand "la mayonnaise prend")
· L'addition, la soustraction, la multiplication
· La peur, le calme, la fascination contemplative
· Le dur, le mou, l'élastique
· Le doux, le rêche, le fluide (ou le gazeux)
· Le riche, le pauvre, le satisfait
· La possession, le don, le leasing (location-vente)
· L'utile (indispensable), le superflu (ou le manquant), l'offert …
· L'ennui, la gaieté et/ou la sérénité méditative
· Le présent, l'absent & l'obstacle, la cloison (= le temps parfois), ou le non suspecté, le cadet de nos soucis...
· Le grand, le petit & l'incommensurable
· Le fort, le faible & le neutre (Cela a profité à un pays comme la Suisse, la notion de neutralité n'étant irrecevable ni par le IIIième Reich, ni par les Alliés. Le concept était si porteur qu'il engrangea les économies des bourreaux comme des victimes. Encore un peu et, dans ce cas précis, le Troisième Elément phagocytait les deux autres…)
· Le gagnant, le perdant & l'arbitre, le témoin, (en sport : le supporter, même… en cas de match nul)
· Le client, le commerçant & le fisc
 
· Le Bon, la Brute, et le Truand
· Le musicien, le mélomane (ou le danseur) & le D.J.
· Le lent, le rapide & l'immobile (ou le plus rapide que la lumière, mais c'est rare).
· Le rond, le carré & le triangle.
 
· Le normal, l'anormal & l'absent
· L'absent, le présent & le rêvé
· Le rêvé, l'accompli, le volatilisé/caché
· Le volatilisé/caché, l'oblitéré, le désiré
· Le désiré, l'obtenu/rangé, le séparé/mis-à-part ...
 
· Le chaud, le froid & le tempérant, le climatisant (et non pas le tiède, qui est inqualifiable par lui même).
· Le cher, le cheap & l'inestimable.
· Le plein, le vide & le contenant (comme le remarquait déjà Lao Tseu, fort pertinemment)
· La roue, les rayons, le vide
· La main, le sable & l'espace (entre les doigts, entre les grains de sable, entre deux saisons, entre deux marées ... N'en j'tez plus, la cour est pleine ...)(Cf. Alan Watts)
· Le jour, la nuit, & l'after-hour, l'aube (le crépuscule, ça le fait aussi).
· Le sec (lyophilisé), le mouillé (voire liquéfié) & le congelé.
· Le solide, le liquide & le vaporeux (ex: le mercure, métal tendre, selon sa température).
· Le visible, l'invisible & le virtuel dessiné (cf. représentation fractale) ou le subconscient.
· Le sauvage, le domestique, et le chat
· L'Ordre, le Chaos, et le Papillon (l'agent déterminant, le facteur décisif)
 
( etc. etc. " Vous pouvez jouer chez vous ! " ...)

 

bb 

1+1= plus que deux
 Une doctrine originale, (bivalve, puis booléenne) :

 le manichéisme adulte

 

 

A l'origine, ce sont Eve et Adam qui furent autorisés à avoir l'usage de la faculté de discernement entre le Bien et le Mal. Autrement dit entre le Correct et le l'Incorrect, pour ces jeunes apprentis mortels. Le Bon et le Mauvais, en exclusivité (la tâche étant prémâchée pour les animaux, et les anges ignorant l'erreur humaine), et en vrac (c'est plus amusant : c'est là que ça devient du sport). Pour avoir manger le fruit de l'Arbre de la Connaissance (du Juste et du Faux, l'Entendement du Bonnard et du Foireux), au lieu de l'Arbre de Vie (qui rend immortel) nos ancêtres furent un peu livrés à eux-même. Mais la notion de Bien et de Mal en tant que valeurs absolues, existant par elles-même est beaucoup plus tardive. Puisqu'au départ Dieu et Diable ne jouent pas dans la même cour, ce dernier n'ayant qu'un "rôle secondaire" (et Le Premier n'apparaissant jamais à l'écran, se préservant plutôt la qualité de réalisateur)…
Jésus de Nazareth ne semble pas avoir promu un quelconque manichéisme. (Il module plutôt sur une portée triple, il raisonne dans une provenue spirituelle à trois étages : le fils de l'homme, le Père du Royaume "Pas-De-Ce-Monde", et l'Esprit Saint qui les relie formidablement, en symbiose incroyablement déliée). Mais Paul, le prosélyte qui posa les fondements d'une Eglise dédiée ("spéciale dédicace à Jésus"), se laisse prendre rapidement, pour mieux convaincre, à la simplification entre Ombre et Lumière... Une plate-forme plus ergonomique mais moins conviviale.

Dans le Larousse, le manichéisme est à la même page que la mangouste (qui, elle, a droit à une photo). Nous aurions pu développer ici à propos de ce mammifère exotique des observations radicales, mais ce serait certainement s'éloigner du sujet… Accessoirement, cette page du dictionnaire (un pense-bête imposant) évoque aussi le manège, (lieu circulaire pour faire des exercices équestres ou dansés), et cela nous rapproche furieusement du propos : puisque le va-et-vient entre le Bien et le Mal est inadapté à la vie moderne, la ronde, sans favoritisme, entre les trois principes basiques qui sont en filigrane de toute chose, reste la plus gracieuse des figures imposées. Elle remonte sans doute à Lao Tseu (qui lui même synthétisa avec une grande virtuosité poétique, un savoir sûrement déjà séculaire). Il montra le Tao. Le manège entre les célèbres duettistes Yin et Yang, qui se poursuivent incessamment, sans jamais se confondre. Le Tao : Expression de la fusion des contraires, des extrêmes qui se touchent ...
 
Le Tao de Lao Tseu : Traité du Vide comme matériau indispensable et néanmoins constant, inépuisable.
 
Pensée insensée, s'écartant du rebattu légèrement infantile, d'une vérité différente de celle, spontanée, qu'offrirait une perception limitée à "là / pas là", "conscient ou absent ?". On / Off ; allumé ou éteint.
Mort ou vif ? Ou Mythique... Inoubliable.
Le Dehors ou le Dedans. Et la porte, ouverte ou fermée ? Un ectoplasme traversant les murs, une entité allusive qui impose une reddition de la raison habituellement toute-puissante, mais ne disposant que des yeux pour voir, (et encore pas derrière la tête). Cela bien avant la capitulation résignée face à un Inconscient superactif, en compagnonnage imposé à l'Ego par le docteur Freud (mais sans faire l'unanimité : Sartre par exemple n'a pas "d'inconscience" à faire reluire, la conscience lui parait déjà suffisamment complexe).

Ys virtuellement engloutie, cette citée aperçue dans la brume, mais que jamais l'on ne revoit, faute d'en retrouver le chemin. Nous ignorons comment les ressources-rémergences sont gardées au frais. Où est le réservoir ? En quoi est-il fait ? La mémoire humaine (ou animale) ne stocke pas, elle réinvente, elle crée les souvenirs, de toute pièce. Elle complète sa collection, déjà grosse de tous les réflexes et instincts. Et elle a besoin d'amour pour réactiver l'univers, c'est bien connu ; (on oublie plus facilement l'anodin, on mémorise plus fort avec des affects autour). Mais il y aura toujours des distorsions, une "relecture" potentielle décalée est à prévoir. (Et qui parfois se trompe de cerveau pour réapparaître ; se pavane en mobil-home, ailleurs). La mémoire est itinérante.
La matière cognitive n'est pas faite que de traitement de l'information. Elle s'émeut. La sincérité passe toujours mieux. La générosité en passe toujours plus. Entre le connu, et l'inconnu, demeure l'affectionné.

Pour être dans le coup, il ne faudrait pas manquer de comprendre qu'une mémoire dynamique nous englobe, tout en nous habitant. S'il n'y a pas de placard, c'est que le passé est transversalement renouvelé, pas le temps de lui mettre un emballage. Pas d'accumulateur, ni de condensateur mais une tornade électrique, d'inductions sans cesse (une tornade qui cesse ce n'est plus vraiment une tornade) mobilisés, pour voir, parler, marcher, dormir etc. Pas seulement pour se rappeler. Probablement pas de mémoire morte dans le cerveau. Une mémoire vive, vivante, dynamique, débordante. Débordante, comme un raz de marée qui ne détruirait pas tout sur son passage mais qui le réactiverait, au contraire. En en fabriquant une gigantesque maquette, une réplique plus vraie que nature, entièrement personnalisée, et même, sans cesse améliorée (quitte à mobiliser de nouvelles synapses avec des neurones tout neufs ; cela à tout âge, on le sait maintenant). Qui animerait consciencieusement le monde enfoui, cet univers transcendantal (hors de portée de l'action ou de la connaissance, mais étayant le réel) qu'est cet immense royaume, invisible, de la mémoire organique. De la mémoire collective, qui déborde jusque dans nos consciences. Un déjà-vu, une has-been, qui maintiendraient en vie ce pseudo-organisme protoplasmique, cette présence domestique si attachante, par ses caresses électrisantes, le sustentant d'électricité statique jusqu'à son départ, attendu sans être espéré, vers une conscience demandeuse. Ou pas.
Rappel : Cette Atlantide immergée fut bâtie en souvenir, rien qu'en souvenir massif. Souvenance par souvenance.

 
Mais revenons à nos moutons (de Panurge ?). Manès fit brillamment suite à Zoroastre, en Perse (au début du IIIe siècle après qui vous savez), en expliquant la Création par la lutte de deux principes : le Bien (essentiellement bon), le Mal (essentiellement mauvais). On pouvait figurer cet âpre combat par les Ténèbres et la Lumière en vis à vis permanent.
Cette théorie passablement fumeuse (la lumière n'ayant physiquement rien à craindre des ténèbres, pour preuve sa vitesse constante depuis le Big Bang [qui est de 300 000 km/s] et peut être même d'avant ; à l'inverse l'obscurité étant amenée à disparaître au moindre rayon de lumière, l'équilibre symbolique est en conséquence arbitraire) fut tout de même remise à flots au Moyen Age, par les Cathares près d'Albi. Cette secte retranchée dans ses fortifications haut perchées, fut qualifiée d'hérétique et progressivement éradiquée, au fur et à mesure qu'elle atteignait les populations. Beaucoup périrent sur le bûcher car la période était défavorable pour ce genre d'extrapolations, l'Eglise Catholique Romaine étant devenue très puissante et très inquisiteuse. Mais le concept séduisit (certainement plus par son aura rebelle, que par sa teneur philosophique) et demeure.
Il faut croire que le manichéisme répondait à une demande latente, à une prédisposition bien enracinée.
S'il a autant prise sur notre mental, la première tentation étant de lui céder avant de faire l'effort de nuancer le jugement, c'est parce que notre représentation mentale est calquée sur notre stature naturelle. Et le balancement sur deux jambes, comme on le sait, conduit à provoquer la même oscillation dans l'esprit : le paradigme du "j'y va-t-y, j'y-va-t-y pas", la valse entre le Pour et le Contre, se traduit par la station debout, perplexe. A la masse. Balancement physique, donc indécision mentale, par mimétisme. Et réciproquement. (CQFD)
Car entre deux directions on devient soi-même le carrefour , ce qui est scotchant comme un Nexus. Tandis que devant trois chemins on devient automatiquement le 4ème, en conformité avec la Rose des Vents. Les points cardinaux exercent un tropisme archaïque sur notre manière d'envisager l'univers. Alors que deux pôles génèrent un magnétisme écartelant, ou pire tendent à provoquer l'immobilisme (ou la marche arrière). Comme l'inertie de la ligne tracée au sol bloque une poule, qui ne conçoit que des points (ou des oeufs, elliptiques).
 
 
(Cela bien avant la réverbération booléenne [due à George Boole et son intention sinusoïdale : une variable (unitaire) est susceptible de prendre deux valeurs qui s'excluent mutuellement, par exemple 0 et 1, dans l'informatique]. Mais c'est une autre histoire. La nôtre en ce moment précis.)

Le feu des bûchers participe-t-il de l'Ombre ou de la Lumière ? Il est plus facile de faire les malins de nos jours … Cyber-sécures.
Notez que, bien que farouchement hostiles à cette doctrine, passablement exaspérés par le manichéâtre omniprésent, ça n'est nullement que nous sommes favorables à ce genre de pratiques coercitives (pour qui aurait un doute), mais il semblait utile de rappeler comment on en est arrivé à pouvoir jouer tranquillement au petit jeu démocratique qui consiste à dire « la gauche c'est bien, la droite c'est mal », ou exactement le contraire, [...], avec des airs de conspirateurs (l'isoloir imposant un secret trop poli pour être honnête...) démocratiquement parvenus à l'expression libre.
(En fait, dans la pratique, ce sont plutôt "les gens de gauche" qui s'autolabellisent humanistes, et s'octroient traditionnellement, donc d'office aujourd'hui, mais a priori malheureusement, d'autres qualités toutes de bonté, qui n'ont pas grand chose à voir avec la gestion des impôts et les guéguerres confraternelles de la politique. Les "gens à droite" préfèrent, quant à eux, s'afficher en bons chrétiens, pratiquant en dehors des heures de service. Le libéralisme n'a pas encore eu ses martyrs, pour cautionner une droiture héréditaire…)
 
La pensée binaire c'est comme une monnaie périmée, elle garde une valeur affective, nostalgique. Le refus du ternaire est veule.
C'est comme de passer du disco (binaire du siècle passé) au jazz (musique ternaire par excellence, avec la world music. A noter que certaines musiques orientales sont plutôt à douze et dix temps alternés par exemple, ou séquentielles à neuf temps syncopés etc.), le plus dur c'est de se jeter à l'eau ... Le plaisir vient après. Mais il vient.


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Une expérience amusante : prenez de la pierre de lune pilée, trempez là dans du venin de Micien Wambe Vö, laissez le mélange pendant deux rotations de Saturne puis placez le flacon près d'un volcan très suulfateux. Observez. Faites passez à votre voisin.

 

la dichotomie mature, résorbée

*note : Le staff de Migrossoft ferait bien d'apprendre à modeler, plutôt que de faire du vélo-sur-place (home-training) au boulot : c'est bien d'augmenter la puissance, c'est mieux d'améliorer (l'ergonomie ; comme l'Amiga dans les années 80 ... ou certain concurrent qui pratique la souris à un click : obligé de simplifier)


 

le Guru stagiaire de La Bienfaiterie :