La Délicatesse
est bien sûr visible dans ce qui s'écarte du grossier,
de l'informe.
On la voit dans ce qui n'est pas vulgaire, " mal élevé
": vite fait.
La Délicatesse
est apparente dans ce qui n'est pas monolithique, mais
composé.
Assemblage de parties intrinsèquement solidaires, elle
est donc fragile. Juste en porte-à-faux.
(Comme une musique
écrite puis réinterprétée, improvisée
en équilibre précaire
Comme un bouquet succinct accroché à une oreille,
en mai : coquet sans en avoir l'air )
La Délicatesse
restera à l'opposé de la pureté. Car elle
n'est pas forcément instinctive, innée. Ni translucide.
Elle est tortueuse, multiple, nouée. La Délicatesse
est sensible, ou suggérée (ce qu'elle préfère
encore).
La Délicatesse
ne peut être vue dans ce qui est connu, rebattu, convenu.
La Délicatesse est loin des communs. Magnolia distant.
Cristal récalcitrant. Mélomane changeant...
La Délicatesse
est en danger quand on veut la simplifier. Elle est compliquée.
Son élégance tient dans sa complexité sachant
se faire oublier.
La Délicatesse
sait vivre en intelligence avec les difficultés raccommodés,
Même si le raffinement confectionné sans poésie
sent le savon manufacturé.
La Délicatesse
met en péril ce qui fait ombrage à la perspicacité,
tant mieux
Quand les strates incompressibles du vécu présentent
des aspérités disgracieuses. Mal polies.
La Délicatesse
est la maquette de la Courtoisie cosmique, toute proportion gardée.
C'est un trait de kohol discret sur la Paupière du Monde.
Ensorcelé.
Afin de célébrer
l'avènement d'une nouvelle Ere. Délicatement. Avec
dextérité.
Débarrassé des perplexités et des inconsciences
tempérées : L'Age du Grand Zèle est arrivé.
L'Ere de la Délicatesse
(Avènement
de l'embellie, par le Grand Zèle autorisé)
Perplexités
/ Subtilités :
Une
guerre contre un ennemi invisible et éparpillé est
délicate. Se dire que l'ennemi est dans le murs est tout
aussi délicat
Dénoncer la pollution sans faire fuir le tourisme, c'est
délicat les ecosystèmes
" L'Ordre, moins le pouvoir ", sans le pouvoir de convaincre,
c'est délicat l'anarchie
Une conscience qui se ment plutôt que de " refouler
", faute d'un Inconscient-poubelle disponible, c'est délicat
l'existentialisme
Vendre
la corde pour être pendu ("c'est pour offrir ?")
;
larguer des bombes (et des biscuits) en pays ennemi, puis acheter
les images télévisées aux voisins-alliés
de ces même ennemis, c'est délicat le libéralisme...
("Pourvu
que l'ennemi attaque aujourd'hui, ça met du beurre dans
les épinards !")
Interviewer
un spécialiste sur la façon de provoquer une guerre
bactériologique, en insistant pour avoir les recettes mortelles
à l'antenne, en réitérant à cause
des réponses évasives, c'est délicat le journalisme...
La délicatesse
semblerait plutôt féminine, mais elle se réfugierait
davantage dans la part non-masculine de l'homme (anima) (la femme gardant
plus d'endurance, donc plus d'intégrité mégalithique)
La part non-masculine de la femme restant un modèle
émouvant de délicatesse incarnée, spontanée,
il reste à l'homme (et à l'animus) de la suggérer
par l'action.
Cela si on veut chercher la petite bête, parce que la Délicatesse
inonde transversalement
TOUT ce qui a un rapport avec la vie
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La gentillesse
: l'arme absolue
Etre gentil, s'il fut honorifique en son
temps de l'être (un "gentilhomme" se devait
d'avoir de la noblesse), le qualificatif a gardé une
connotation condescendante (un "gentil" fut un étranger
chez les hébreux anciens, un païen chez les premiers
chrétiens), aujourd'hui ce qui est gentil est facilement
bas-de-gamme, c'est devenu presque une interjection hostile (dans
un sens similaire à "abusif", "chiant",
ou "vain"). Il a fallu attendre l'acceptation latine
(gentilis: de race) pour que le gentil soit le plaisant,
ce qui plaît par sa nature, ce qui reste agréable
dans l'exotisme. Dénigrée, la gentillesse a pourtant
pour elle d'être désarmante (face à
l'armada des autres nuisibles : à ce titre c'est une arme
de proximité.)
La vraie force de dissuasion ! L'humilité à son
paroxysme, charmeur, entraînant.
C'est de notoriété publique, la force physique est
fatiguante. La détermination anticipée, brutale,
se trouve inutilisable, et même encombrante, devant le miaulement
plaintif et sceptique, gentiment perplexe, d'un(e) chat(te) qui
n'en croit pas ses yeux [devant la porte close, après
s'être trouvé(e) enfermé(e) dans une maison
qui n'est pas la sienne, pour vous donner une idée d'une
situation périlleuse
]
La gentillesse donne aussi une idée de la gravité
relative des événements ; et c'est toujours à
son avantage. C'est pourquoi il conviendrait de mettre des jouvencelles
un rien apeurées à la tête des gouvernements
; il faudrait toujours élire sur un critère de gentillesse
("rapport au désarmement"). Car c'est
une affaire pour des "absolute beginners", des néophytes
perpétuels.
De la même façon qu'un minimum de foi est requis
pour réussir l'improbable (« qui
ne risque rien, n'a
»), quand on
ne croit pas à la méchanceté, quand on ignore
souverainement le mal en général (car la gentillesse
est congénitalement naïve, littéralement innocente),
et, par là, le mal en particulier (celui qui agresse
frontalement, dans le dos on l'ignore sans mérite ),
rien n'arrive. Rien de fâcheux. Jamais. Ça ne nous
viendrait pas à l'idée, donc cela nous est évité,
pourrait-on dire
La gentillesse c'est comme dire merci d'avance,
sans savoir. C'est mettre le carrosse avant les bufs (pardon,
les fringants chevaux). La gentillesse c'est une plante odorifante
qui s'impose dans la zone, sans raison apparente, sans concession
non plus. Du jasmin dans du linge froissé. Du mimosa, dans
le blockhaus.
« If you don't worry
'bout the things, everything gonna be ok »
« If you don't worry by the things, everything
gonna be allright » (Bob Marley)
Un gri-gri la gentillesse. Une sorte d'antidote
incroyable à la stérile nuisance. Mais c'est difficile.
(Sinon ça serait trop facile... pour être mérité)
Car c'est la foi qui est vulnérable.
La foi c'est comme de la neige
: au soleil, elle fond ; piétinée, elle s'écrase
C'est comme un vieux disque en vinyle qui rejoue sa chanson, toujours
la même qu'on aime, jusqu'à ce qu'un jour une malheureuse
rayure, ou une lamentable "crotte de mouche" due à
un choc minime en travers du sillon, ne l'empêche de poursuivre
son couplet. D'ailleurs les anciens disaient " ton
disque est rayé " pour signifier à quelqu'un
qu'il se répétait un peu trop (comme le diamant
d'un électrophone qui rebondissait sur le tour précédent
du microsillon, et réitérait en boucle la séquence
musicale, en incrémentant dans le vide après un
bruit caractéristique. [Cela, pour information,
à l'usage de ceux qui n'auraient connu que le MP3 et la
suite]
)
Sinon, tout va bien. Ça trace. On est blindés.
La foi ressemble davantage à un surfer par gros temps (plus
ça terrasse, plus il jubile !) ; à un planchiste
sous son cerf-volant (de "funny-board") qui peut
l'arracher sur près de cinq mètres, la planche toujours
au pied, en cas du moindre faux mouvement léger du poignet
; à une sorte d'apôtre inconscient fin prêt
à aller nul part autrement que pour rester au dessus de
« l'écume des jours » ; la foi s'y incarne plus volontiers
qu'en quelqu'un qui comptent ses récitations/prières
dans une pièce sombre d'apothicaire (ou, plus décalé
: qui comptent celles des autres ; la notion de rachat par la
confession n'existe pas dans notre Yoga Syncrétique : nous
expliquons ailleurs sur ce site notre peu d'estime de la psychanalyse
globale antédiluvienne ; le fait d'exprimer ses torts permet
un repentir possible, un nouveau départ plus serein sûrement
[s'il est dans la pente...], mais ne pourra jamais
réparer les pots cassés.)
- Face à face gentiment -
Buddha nous a léguer une sagesse née
du silence de la méditation, pas de la tchache. Le Christ lui-même ne l'a jamais véritablement
promue, à notre connaissance (anyway, il n'avait pas besoin
de la "confession" pour connaître l'état
d'esprit de ses prochains
Judas le savait bien. N'importe
comment... ce ne serait pas lui qui eut donné l'exemple
: il ne parlait qu'à toute fin utile).
Puisqu'on parle du plus
connu des Nazaréens, ça tombe bien : Il est
un promoteur notable de la gentillesse avec son célèbre
principe : « si on te frappe la joue droite,
tends la joue gauche ». Dans un précédent travail exégète
("Tropiquissime")
on a émis l'hypothèse d'une traduction erronée
: il s'agirait en fait d'un sourire en coin... (du coin gauche).
Quoiqu'il en soit, tout est dans le regard : il est évident
que celui qui pratique cet art martial préconisé
par le (pas-toujours-tranquil') Jésus ne s'expose pas
à prendre une deuxième mandale, éventuelle
pour l'instant (ne soyons pas défaitiste), mais s'impose
de tenter de désarçonner son abruti d'interlocuteur
! Et pour ça tous les moyens sont bons ; pas vrai ? Y
compris le plus fantaisiste (surtout, peut être). Enfin, rien d'obligatoire : si vous ne vous
sentez pas de taille pour cet exercice, abandonnez : mettez lui
votre poing dans la gueule, votre adrénaline vous remerciera,
mais ensuite 1/ courrez vite et/ou 2/ ne tournez jamais le dos
à la porte car vous ne venez pas de vous faire un copain...
La violence ne se collapse
que par la gentillesse, tout le reste la fortifie. La
bonifie, allez-t-on dire... Une violence convertie, ça
c'est une vraie victoire ! (L'idée de Karma a du bon
: elle limite les dégâts). |
Conclusion : La foi déplace des montagnes,
mais aussi des talus vicieux, des caillasses pointues, des chausses
trappes ou des peaux de bananes.
La gentillesse ne connaît
pas de limites à la bonne foi
Pensez-Y.
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Guru stagiaire de La Bienfaiterie :