Jihad Intime : pas de match nul
« Ta
vie, Géant Jones : [
] quun long et douloureux combat
contre toi-même » (Higelin au sujet dun boxeur)
Jihad
de prisunic, factice sur CNN comme sur TV Katar (Al-Jazira)
: Le sens premier de la « guerre sainte »
dans lislam, qui est, sans en avoir lair, très friand
de symbolisme (son côté « la vie, mode demploi »
masquant la lecture allusive possible dun codex à tiroirs),
cest le combat contre lEgo, la lutte en son for intérieur.
Ça nest pas rien
(Cest autrement plus difficile
que de tirer des obus sur dinoffensifs Bouddhas de pierre
) Tant
que le sentiment dappartenance à un tout est en veilleuse
(ou même majoritairement éteint) le bonheur reste un cap
difficile. Le
bonheur de tous, cela va sans dire. De tous les volontaires, en tous
cas
Quand
on dit « se ressourcer », « retrouver
ses racines », il sagit en fait de changer de létat
de conscience similaire à une girouette, le cou tendu, la tête
ballottée par les vents, à celui dun arbre agrippé
aux autres plantes par les ramifications de ses racines et prêt
pour la fusion à la terre par ses feuilles. Lêtre
humain nest quune excroissance sur le dos dun dragon
quon nomme lhumanité ; une écaille isolée
na que peu de raisons dexister. La non-compréhension
de ceci est la première des ignorances à redouter quand
on se croit assis sur le sommet du monde
Les discours glorifiant
le patrie, une religion, un fractionnement dhumanité, cachent
tous un obscurantisme égocentré. La passion de sortir
et de garder la tête hors de leau peut être louée
quand lignorance est écartée, si cette passion toute
dadrénaline (et/ou dautres excipients
cf.
« lopium est la religion des riches » dans
certains pays) nimplique pas une négation de leau,
si aucune pollution de son environnement (donc des autres) nest
à la clef, par mépris, par irrespect de la règle
fondamentale : lespèce humaine est une et unique
(génétiquement cest lévidence, contrairement
au règne animal : pas de marsouins chez les dauphins, pas
de gorilles chez les gibons)
Quant
à lorgueil, il sagit dun infantilisme directement
issu de lignorance déjà citée : la coquetterie
dun vers de terre qui se croirait à la fois le torpilleur
et la torpille, tandis quil a le nez et le cul dans la terre,
comme le reste, et que son corps lui-même nest quun
mini-pipe-line de terre
Le
fait que lon puisse avoir, comme on dit grossièrement,
« de la purée dans les yeux », le fait
que la notion dune réalité fusionnelle entre les
individus soit le plus souvent rendue improbable, par lassujettissement
consenti, de tout un chacun, au subjectivisme dune propagande
démagogique (grosso-modo : « cest mon
choix, je peux forcément interpréter ce qui est devant
moi, sans chercher ni à en douter consciencieusement, ni à
lagrandir, et pourquoi pas le magnifier »), le
fait que lon prenne pour argent comptant ce que notre attention,
à 80% captée par les nerfs optiques et leur surface de
conduction, nous inflige ; toutes ces conditions nous plongent
dans un tourbillon de véracité chaotique, donc aléatoire.
Losmose est alors une respiration salutaire. Soit
il faut croire, sur un mode dit « démocratique »,
que chacun dispose de « sa » réalité,
et que lon a le droit de vivre dans une réalité
personnelle défendable sans jamais être réductrice ;
soit la réalité semble un champs dinvestigation
difficilement arpentable, montrant trop de balises à la fois,
pour permettre de se rappeler que notre perception du monde est, par
la force des choses, quasiment hallucinatoire (percevoir hors du temps
nest pas chose aisée, par exemple). Si lon croit
à une réalité morcelée, on risque fort davoir
un rapport à autrui (cest-à-dire avec ce qui
est vivant ou minéral) schizophrénique, avec fatalement
le contre-rendu incessant de nos sens en parallèle des arcanes
propres à notre système de valeurs intérieures.
Il y aurait deux mondes :
quelque part sous la peau, et celui dautour
« La
vie est une illusion »
dit le sage, et il a raison : la nostalgie en est une illustration (on
transforme un vécu laborieux et hésitant en âge
dor reluisant), comme le culte du progrès, ou encore
la cinéphilie, lagoraphobie, le camping, le coiffeur, la
mort, le sommeil etc. etc. Même
la philosophie, du jour où elle savise de mettre un point
final à sa recherche, où elle se fait outil de cognition
revendiqué, ne peut masquer que lexistence est une illusion
pour quiconque na pas décédé au moins une
fois dans sa vie
Le
désagrément avec lEgo, cest quil se
croit menacé dès quon lui offre des vacances. Pour
être vulnérable aux trois Gunas il suffit de se laisser
conduire par lEgo : lorgueil, la passion et surtout
lignorance, ne peuvent exister dans un univers tramé dindividualités
interactives. Des murs sont nécessaires pour une prison digne
de ce nom. Il est plus simple dêtre innocent (de focaliser
sans être aveugle, ou de « viser » du bon
oeil) que de démolir les assemblages de parpaings dans lesquels
on sest laissé prendre en otage
Cest une image
Mais, allez, avouons le, lEgo aussi est une image. Il ne détient
pas la science infuse, il nest pas titulaire dun brevet
de scaphandrier, immergé dans les eaux troubles du mensonge
Il reste un point de vue ponctuel, limité sur un panorama truffé
de montagnes à plusieurs faces et de vallées souvent invisibles
en contrebas. « Un
panorama unique ! » lit-on dans les guides de voyages.
Il faudrait savoir : qui est unique ? Le panorama ou le touriste ?
Coupons la poire en deux, disons quils sont consubstantiels
Lun ne va pas ; sans lautre
Mais, alors, pas
du tout ! |
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« Chaque
jour jattache moins de prix à mon intelligence » [Proust]
Retour
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On
a le choix entre rester dans le noir, ou rester les yeux fermés.
On ne nous a pas sonné
Finalement
: les yeux grands ouverts, mais uniquement de l'intérieur
vers l'extérieur. In/out bloqué, sans ciller. C'est
la lucidité à l'état brut, sans mémoire
encombrante, ni perspective douteuse. Un choix aussi. Et
on en reste parfaitement interdit, de se voir (soudain) libres. Alors
on s'écrase. On ne trouve pas les mots. Nul part. Même
là-haut, très au-dessus des étoiles, quelqu'un
fait ses mots croisés sans penser à nous consulter
Parce
que c'est aussi l'hébétude à la longue.
Le non-sens absolu : le quantifiable à outrance
Avec pour corollaire la négation de chacun. La foi dans
le vide (avec superstitions bas-de-gamme en prime ; une vague
crainte : les piles sont fournies ?) On
ne sait pas que l'on va être piétiné(s),
tout en promenant nos gros sabots sur l'infiniment petit
Biffé(s) une fois pour toute. Out. |
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C'est
la foi, la foire, l'affolement avec son cortège de souffrances
et de frustration. D'anxiété et de stress (le bon
comme le mauvais stress). Le droit à l'improvisation aussi
La rencontre coûte que coûte. Une quête
; avec la joie, sans la gaieté (pour quoi faire ?). Des
sursauts de lucidité, ou d'ennui, en dents de scie.
- "Tumbler or strike !" Ailleurs
et tout de suite. Jamais est ici. C'est la porte ouverte
Pile
! Juste avant d'être oblitéré... Passion, suremployé
ici dans le sens « saute dhumeur » (et non
pas violon dIngres). Humeur prépondérante. Soif
de sensations, on ne peut s'en passer, c'est plus fort que soi. C'est-à-dire
que c'est plus gratifiant que son ego ; mais ça brûle par
les deux bouts (mémoire saturée, projets insensés).
L'outrance. L'outrage. Face ! Nombrilisme
garanti ; ça passe ou ça casse. La course aux datas. La
fuite ? La croyance éperdue, supralogique l'aveuglement. Ment. |
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Fier,
hier d'avoir brûlé les étapes, d'avoir contourné
les deux écueils précédents, conscient de sa valeur
absolue (plus qu'égocentrée : universelle) on laisse la
victoire déborder. L'exponentiel caracole devant le différentiel
de traîne. La fatuité guette. Un échec sans prétention,
juste une panne d'âme. Momentanée,
sans doute (on "doute de rien"). On brille par son
absence (de lucidité) ; pourvu que rien ne bouge
Au
casino : "Tu joues gros, tu commences à me faire peur"
dit-il d'une voie monocorde.. Sorti du "Je", c'est la nuit,
la marée montante
Heureusement pour le phare, perpétuellement
sur la pointe des pieds : il reste des bateaux (mais pour combien de
temps ? Les chalutiers sont rémunérés par Bruxelles-les-Bains,
s'ils partent à la casse. L'orgueil est parfois bien placé
... A moins que ça ne soit l'honneur du marin.) C'est
donc qu'il reste des pêcheurs, quand même, qui travaillent
encore de nuit. Sur le quai, le phare bipède a cligné
de l'il pour leur faire un signe
Un flash au laser, croyait-il,
la paupière lourde, mais lil brillant d'autosuffisance.
La vanité a un irrésistible goût sucré
Finalement,
en pareil cas, on croit infiniment en soi (mais avec une foi contrôlée
dans le rétroviseur). Il paraît qu'on est. Unique. On en
est la preuve aux yeux de tous. |
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Mais
oui, on sait bien qu'on a besoin des autres pour exister. Et on en crèverait
de lavouer, que c'est sa seule raison de vivre ! (et puis que
ce soit Dieu qui ait toujours le beau rôle, ça nous défrise
)
Ys. |
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"Tout luit, tout brille, mais rien ne brûle" (Miossec) But "let the good times roll " (Louis Jordan) All. |
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Warning :
Même si lon pense éviter ces écueils
en prenant sur soi, il reste que limage de larchétype
correspondant à son identité, que lon retrouve
par le regard des autres, est parfois divergente (très).
Il reste donc à ne plus être encore lignorant
(vacant), le passionné (obtus), ou lorgueilleux
(de service) de lautre
Mais ce nest pas un problème,
parce que cest amusant de se glisser dans la peau dun
personnage imaginé par quelquun dautre (surtout
sil est supérieur à ce quon croit être,
au bout du compte
Et ça peut arriver : à
force de jardiner solitairement son espace intime, on finit toujours
par dépasser ses capacités escomptées). |
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« Ego-killer,
Ego-killer Tu
construis ton propre malheur Ego-killer,
Ego-killer Tu
joues gros, tu commences à m faire peur Et
si tu cherches une identité Faudra
qu tu viennes le jour des rois
Tes
pas tout seul dans la citée Il
y en aura toujours plus haut que toi » |
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